Textes

Le courage de l’hospitalité

Un père de famille, témoigne : hospitalité, Bonne Nouvelle …transmission de la foi et homosexualité.

Parents ou proches
Relations familiales

« Père de famille engagé dans l’église catholique, la transmission de la foi, de ma foi, est un objectif, un fil rouge dans ma vie. Comment le faire ? Comment « être » pour que cette transmission, cette envie d’enchanter sa vie en lisant et ruminant l’Evangile, soit contagieuse ?

Je n’ai pas de recette magique mais je lis, j’écoute les personnes qui croisent ma route et suis curieux de leurs expériences de ce qu’ils vivent, je prie …et beaucoup de joie emplit mon cœur et ma petite tête. Je relis aussi le fil de ma vie, les difficultés rencontrées, les épreuves. Souvent je découvre ainsi que le Christ me précède dans ma propre vie.

Dans mes recherches de réponses fondamentales, vitales, j’avais déjà expérimenté le raccourci fulgurant du père Paolo Dall’Oglio au monastère de Mar Moussa (Syrie) : « La paix et l’unité entre les religions et les hommes reposent sur une seule attitude : l’hospitalité ».

Et puis je marche. Cette année sur le chemin de Compostelle, à Navarrenx plus précisément, une parole m’a marqué, elle m’a semblé lumineuse : « Sois chaque jour une bonne nouvelle pour ceux que tu rencontres ». Devenir une bonne nouvelle incarnée…quelle simplicité et quelle ambition !

Hospitalité, Bonne nouvelle…me voici équipé pour poursuivre mon chemin et peut-être donner à d’autres l’envie de le rejoindre et d’aller plus loin ensemble.

Chez nos cinq enfants et leurs conjoints, l’adhésion explicite ou implicite à l’espérance et à la charité a façonné un socle commun qui contribue beaucoup à l’unité et à la joie familiale. La confiance en Dieu, la rencontre personnelle du Christ, s’expriment différemment, les chemins de foi sont variés.

Quant à l’engagement pour faire église et ne pas être chrétien seul, les situations de nos enfants sont diverses. Je voudrais m’arrêter sur l’un d’entre eux qui présente une particularité qui n’est pas rare mais est minoritaire, il a une personnalité homosexuelle.

Je constate avec joie que le couple qu’il forme aujourd’hui avec son ami, tous deux mariés civilement, engagés dans la fidélité, rayonne par l’hospitalité et le souci de rendre le monde meilleur autour d’eux. Hospitalité, Bonne Nouvelle, nous y-voici de nouveau !

Mon fils s’est pourtant senti rejeté par l’Eglise et n’y a pas trouvé les réponses adaptées lors du long questionnement personnel préalable à l’acceptation d’un état de vie qu’il n’avait pas choisi.

Même quand la communauté chrétienne veut être accueillante, la doctrine et la morale sexuelle à laquelle elle se réfère, par les mots très durs qu’elle formule… l’ont exclu.

En d’autres termes, je dirai que mon Eglise ne reconnaît pas aujourd’hui à mon fils la dignité de savoir discerner quel amour est bon pour lui et comment en vivre.

Par chance…l’Hospitalité et la Bonne Nouvelle n’ont pas besoin d’autorisation doctrinale pour étayer sa vie et celle de son conjoint.

Enfin au-delà de la singularité de notre famille je peux témoigner et je suis très reconnaissant de toutes les « Bonne Nouvelles » incarnées que je découvre chez des personnalités diverses, parfois hors norme, sur le chemin de la vie. »