Benoît est né dans une famille catholique aimante et investie dans l’Église. L’homosexualité y est alors considérée, comme dans beaucoup de familles catholiques, comme un « raté » de l’hétérosexualité qu’il s’agit de corriger. Aussi, c’est en toute confiance et voulant faire au mieux pour leur fils que ses parents l’envoient, suite à ses confidences d’adolescent, suivre des sessions dans des communautés religieuses qui prétendent pouvoir restaurer, chez les personnes attirées par les personnes du même sexe, une saine et heureuse hétérosexualité.
Les méthodes pratiquées alors par des membres de ces communautés, usant de notions de psychologie hasardeuses noyées dans une spiritualité déviante et nourrie d’une lecture fondamentaliste de quelques rares versets de la Bible, se révèleront finalement inefficaces et surtout dangereuses pour l’équilibre psycho-affectif des jeunes qui les subissent.
Benoît comprend vite que son orientation sexuelle ne changera pas. Un long chemin lui permettra de se faire accepter et aimer tel qu’il est par ses parents, dont l’amour ne tarira jamais.
Benoît a créé le collectif « Rien à guérir », et s’est investi avec détermination pour faire aboutir la loi pénalisant les thérapies de conversion en France, votée en janvier 2022. Du côté de l’Eglise catholique, une note publiée par la Conférence des évêques de France en 2019, ne condamnant pas ces thérapies « dites de conversion », déclare cependant « ne pas les cautionner ».
Puisse ce témoignage de réconciliation familiale et d’apaisement permettre à d’autres familles de sortir de l’ignorance et d’éviter tant d’incompréhensions et de souffrances inutiles. Puisse-t-il également mobiliser des théologiens et exégètes pour poursuivre le travail collectif sur cette question, que Mgr de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, appelait de ses voeux en 2022 dans une interview sur KTO.